Le monde du patriarcat en prend encore un coup. Selon les études menées par Mathilde Ramadier, 65% des femmes seraient bisexuelles. Il y aurait donc plus de femmes ayant du désir d’autres femmes que des hétérosexuelles dans la société. Des résultats de recherche qui viennent d’ailleurs confirmer une étude de 1958, faite par Alfred Kinsey, sur le même sujet et menée auprès de 8 000 femmes.
La sexualité en France évolue
L’image classique du tout-puissant hétérosexuel s’effrite de plus en plus en France. La communauté LBGTQIA+ augmente de plus en plus, poussée par une envie de s’émanciper. Selon les derniers sondages, 3% des Français affirment être gays ou lesbiens, 4% bisexuels et 2% pansexuels. Autrement dit, les Français sont de plus en plus nombreux à avouer avoir du désir pour des personnes du même sexe qu’elles.
Les femmes seraient plus nombreuses à exprimer avoir eu ce désir, voire à avoir sauté le pas par rapport aux hommes. Elles s’émancipent de plus en plus pour prendre en main leur sexualité. Mathilde Ramadier a décidé d’ailleurs de s’attaquer à ces affirmations que l’on entend souvent sur la sexualité des femmes. Elle a mené une étude sociologique sur une quarantaine de femmes. Il en ressortirait que plus de la majorité de la gent féminine serait bisexuelle.
Cette évolution est aussi sûrement soutenue par une meilleure compréhension de l’autre. Désormais, malgré la présence de plusieurs genres et orientations sexuelles dans la société, on n’a plus besoin de réellement définir une distinction ni une limite par rapport aux autres. Ce qui facilite l’acceptation de soi. On peut alors se lancer dans différentes expérimentations sexuelles et les changements d’orientations sexuelles sont plus fluides. La majorité des plus de 30 ans ne se définit plus dans une case et fait baisser les barrières, donnant lieu à une société plus ouverte et plus variée.
Hétérosexuelle par pression de la société
Mais alors, pourquoi dans la société, les hétérosexuelles sont plus visibles ? Certaines disent que leur hétérosexualité est due notamment à la pression de la société qui a toujours mis à l’honneur l’homme dominant. Les différents concepts d’éducation ainsi que les jugements ne laissent pas énormément de place à l’acceptation de soi.
Par ailleurs, l’homosexualité ou la bisexualité a longtemps été pénalisée. Il aura fallu attendre 1982 pour que cette orientation sexuelle soit acceptée et tolérée par la majorité des pays dans le monde. Et ce n’est qu’en 1993 que l’OMS l’a retiré de la liste des troubles psychologiques. Le contexte n’est pas réellement propice à l’acceptation de soi. D’ailleurs, malgré ces évolutions, l’industrie du mariage a longtemps été réservée au couple d’hétérosexuels. Tel est aussi le cas de l’adoption et de la possibilité de créer une famille. Certains pays demeurent d’ailleurs toujours hermétiques à ce sujet.
Du désir sexuel, mais pas d’action
Il convient néanmoins de souligner que si 65% des femmes avouent être bisexuelles, une grande partie n’a aucune expérience en la matière. Il s’agit simplement d’un désir pour d’autres femmes ou du moins d’une envie de partager un moment de plaisir avec une personne du même sexe.
25% n’arrivent pas à définir précisément leur orientation. Elles ne sont pas complètement fermées à l’idée de faire des expériences avec d’autres femmes. Néanmoins, elles aiment les hommes et se focalisent surtout sur les hommes.
Chez les femmes, la bisexualité serait « latente ». Si certaines osent faire des expériences dès leur plus jeune âge, d’autres peuvent mettre 10 ans, voire davantage, pour le faire. Selon Mathilde Ramadier, certaines attendent un divorce pour commencer à s’affirmer et accepter qui elles sont. Elles se lancent dans de nouvelles expériences. Ce serait l’occasion de libérer certains fantasmes longtemps gardés sous silence.
Une expérience homosexuelle : une véritable satisfaction pour les femmes
Malgré les préjugés et les jugements, il est l’heure pour les femmes de se libérer et de laisser libre cours à leur fantasme. C’est d’autant plus recommandé qu’une expérience hétérosexuelle peut être un « véritable bouleversement ». Il faudra en passer par là pour en finir avec les fausses idées reçues sur ce genre d’expérience sexuelle.
Pour certaines femmes, une relation homosexuelle serait la porte ouverte vers l’orgasme et le véritable plaisir. Selon les estimations, seules 65% des femmes jouissent réellement pendant les rapports hétérosexuels contre 85% quand elles ont un rapport sexuel avec une femme.
Dans son essai, Mathilde Ramadier ne renie pas les hommes. Elle dit d’ailleurs :
« Il y a des désirs qui sont refoulés chez tout le monde. Nos choix, conscients ou inconscients, nous mettent sur un chemin. Beaucoup d’hommes ne prennent pas en compte cette part latente de leur désir. »
À son sens, si les femmes sont 65% bisexuelles, les hommes peuvent aussi être nombreux à refouler des désirs inconscients de peur des préjugés. Néanmoins, aucun d’entre eux n’a encore été interrogé sur ce sujet.